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De James Blake, j’avais écouté le premier album il y a quelques année après l’avoir vu truster les couvertures de magazine. Ses sons d’usine, ses effets éléctroniques torturés ainsi que ses « glitchs » incessants avaient quelque peu déçu mes oreilles peut-être trop juvéniles. J’en étais même venu à conclure m’être une fois de plus fait baiser par la hype inrockuptibilenne. Imaginez donc ma surprise lorsque son deuxième album, « Overgrown », découvert par hasard dans une soirée d’ennui, s’est révélé à moi comme une des merveilles léthargiques de ce début d’année.

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Tout d’abord, si musique est pour vous synonyme d’énergie de de danse, fermez immédiatement la page et retournez vous déhancher au milieu de votre chambre. Ici, point de rythmiques sautillantes et joyeuses. Dès l’ouverture éponyme on se retrouve plongé au beau milieu d’une ambiance de chambre froide. Claustrophobes et glaciales, les chansons de James Blake sont l’incarnation de l’austérité. Berceuses de l’an 3000, elles s’articulent autour d’un piano minimal, les rythmiques timides ne sont là que pour la forme, les basses grondent, accompagnant cette voix si particulière. Une voix que Blake dévoile enfin dans son entièreté, abandonnant les effets parfois intempestifs de son premier album, lorsqu’il ne laisse pas tout simplement le micro à un ancien du Wu-Tang Clan (Take A Fall For Me, avec RZA.)

 

Le bel anglais chante en effet de tout son être, véritable crooner du futur, son organe illumine chacune de ses compositions, touche au plus profond du coeur, qu’on ouvre bien vite à cet artiste atypique. On se retrouve au bout de quelques morceaux dans un état second, un sommeil éveillé, installé sur un petit nuage cotonneux. Ce qui ne saurait tout de même nous éloigner de la musique elle même. Parce que, oui, les compositions sont bonnes, même excellentes pour la plus grande partie. « I Am Sold », « To The Lost », « Take A Fall For Me », « Retrograde », les morceaux accrocheurs ne manquent pas, si bien qu’on revient souvent, comme dans l’attente opiacée d’une dose, à ce trip hop bâtard, rejeton illégitime de Massive Attack et Aphex Twin.

Bon, j’en fait beaucoup, mais Overgrown n’est pas non plus exempt de défauts, certains morceaux ne tiennent pas la route hors contexte, et j’ai même un dent contre « DLM », sixième extrait de l’album, bien en dessous du reste de ce très bon disque. Malgré tout, à l’heure où de trop nombreux groupes lorgnent vers le passé, c’est heureux que je ressors de l’écoute de ce disque, résolument moderne.

Je m’en retourne écouter son premier album.
M.Merde.

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